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Petit détour dans le Val Calnègia N° 1343
Foroglio • TI

Petit détour dans le Val Calnègia

Le Val Bavona, avec ses vallées latérales sauvages, n’est toujours pas raccordé au réseau électrique, malgré les centrales qui produisent de l’électricité en masse au fond de la vallée. Le temps semble s’être arrêté ici, c’est même ce qui fait le romantisme de cette vallée la plus escarpée des Alpes. Le point de départ de la randonnée est l’arrêt de bus de Foroglio, dans le Val Calnègia. L’itinéraire commence par traverser les eaux turquoise de la rivière Bavona, puis le hameau de caractère, avec son église en pierre et ses «rusticos» typiques. Le chemin emprunte les rues fraîches entre les maisons de pierre ancestrales et se dirige tout droit dans la forêt de châtaigniers avant de monter doucement. La couverture de feuillage s’ouvre bientôt sur les toits en granit de Foroglio et les parois de roche verticales qui entourent le Val Bavona. Au sommet de l’arc rocheux attendent de magnifiques formations de granit ainsi que le petit hameau de Puntid, joliment restauré, avec son élégant pont en arche. Puis le chemin traverse une forêt clairsemée de feuillus, ainsi que quelques éboulis situés à gauche, le long de la rivière Fiume Calnègia. On arrive bientôt à un pont plus récent, qui permet de rejoindre un premier «Sprügh» ancestral. Ses plaques de roche massives ont permis à de nombreuses générations de se protéger du vent et des intempéries. Un peu plus loin dans la vallée, il est recommandé de visiter le hameau de Gerra et sa madone de la montagne avec l’enfant Jésus, dessinés sur un imposant rocher. La destination de cette randonnée, qui monte légèrement, est le hameau le plus reculé de la vallée, Calnègia, d’où l’on retourne à Foroglio en passant par le même chemin.
De l’eau et des moulins N° 1374
Intragna — Camedo • TI

De l’eau et des moulins

«Imagine que tu doives ajouter 10 kilos de fromage dans ton sac!», me crie mon compagnon de marche qui peine derrière moi. Lors de la montée ardue entre Intragna et Costa, nous regrettons un court instant d’avoir renoncé au téléphérique. Nous venons de traverser la première rivière, ce que nous ferons 13 fois sur le trajet d’aujourd’hui. Une roue de moulin en bois se dresse sur la rive. Sous le joli pont en pierre en forme de voûte, l’eau jaillit d’un caniveau et passe sur les pierres polies. Peu après, la vue s’ouvre jusque vers le lac Majeur: tel est le chemin que les paysans de la vallée empruntaient avec leurs marchandises quand ils se rendaient au marché de Locarno. Perdus dans nos pensées, nous poursuivons notre route. Le chemin est assuré par des mains courantes construites à partir de troncs d’arbres. Des glands jonchent le sol, à côté de bogues de châtaignes piquantes. Des troncs blancs de bouleaux brillent entre les hêtres, des fougères bordent le sentier. Le trajet s’effectue essentiellement à l’ombre, les oiseaux chantent, nous passons devant des rustici isolés, aux murs de pierres sèches. Un point fort de la randonnée est le passage à Verdasio. Des ruelles étroites nous conduisent au centre du village. Tout en admirant le cadran bleu sur fond jaune de l’église en pierre, nous nous installons à la terrasse du ristorante al Pentolino: on y est servi du jeudi au samedi; les autres jours, on peut y pique-niquer et prendre une bière dans le grand frigo. Peu avant Borgnone, au milieu de ruines, un vieux moulin a été reconstruit avec des nouveaux troncs, et il fonctionne. Les enfants peuvent jouer le long du ruisseau tandis que les adultes se reposent avant d’entamer la dernière descente vers Camedo.
Le Tessin côté montagne N° 1318
Arogno, Sasso Grosso — Monte Generoso • TI

Le Tessin côté montagne

C’est la plus haute montagne au sud de Lugano: le Monte Generoso culmine à 1701 mètres. Et c’est le sommet fétiche d’Ettore Cavadini, où il se sent chez lui. Le retraité l’a gravi un nombre incalculable de fois. Et pour cause: Ettore Cavadini a présidé Ticino Sentieri, l’association des chemins pédestres tessinois, jusqu’en avril 2017. Il voulait exercer son mandat pendant quatre ans mais est resté 20 ans de plus. Pendant ce temps, avec son équipe du service technique, il a conçu le réseau de chemins pédestres tessinois de 3600 kilomètres et l’a mis en œuvre sur le terrain. Un travail titanesque pour lequel il a fallu beaucoup d’engagement et de doigté. De l’engagement, il en faut aussi pour cette randonnée. Pendant les quatre heures que dure la montée, environ 1300 mètres de dénivelé sont à gravir. Heureusement, une grande partie du chemin se fait dans la forêt. L’itinéraire commence à Sasso Grosso, au-dessus d’Arogno. On atteint la Cima Crocetta en traversant l’Alpe d’Arogno. On a déjà gravi 800 mètres de dénivelé, et l’on voit le lac de Lugano et les montagnes tessinoises et valaisannes. La vue est encore plus belle plus haut, depuis la Cima dei Torrioni. A la Cima della Piancaccia, tout le dénivelé a été avalé et le tableau est impressionnant. On arrive au sommet du Monte Generoso en suivant la crête montagneuse. Les marcheurs souhaitant prolonger leur randonnée après une halte au nouveau restaurant de montagne construit par Mario Botta ou dans l’auberge des sympathiques Adriano et Marisa Clericetti à l'Alpe Generoso Vetta descendront jusqu’à Bellavista par le chemin qui longe la ligne de chemin de fer.
Du San Salvatore à Morcote N° 1270
San Salvatore — Morcote • TI

Du San Salvatore à Morcote

Le funiculaire s’élève le long d’une pente raide entre Paradiso et le San Salvatore. Une fois au sommet, il faut faire un détour par le belvédère: d’ici, on peut admirer une vue à 360 degrés sur Lugano, le lac et les Alpes. La randonnée commence juste derrière le restaurant de montagne par une descente raide. Le chemin redevient assez vite plus plat et traverse les forêts de châtaigniers, typiques du Tessin, en direction de Ciona, un très joli hameau aux maisons colorées et aux jardins enchantés. L’itinéraire se poursuit à travers de denses châtaigneraies vers Carona et le jardin botanique de San Grato, connu pour ses nombreux rhododendrons qui, au printemps, transforment le parc en une mer de fleurs. C’est l’industriel et fondateur des aciéries Monteforno, de Bodio, dans la vallée de la Léventine, qui acquit en 1957 le terrain sur lequel le jardin est aménagé. Il le fit défricher et planta des variétés adaptées au type de sol et aux conditions météorologiques. Peu après l’Alpe Vicania, le chemin descend par quelque 1200 marches d’escalier à Morcote. La vue, à nouveau étendue et superbe, fait heureusement oublier ses genoux douloureux. Un peu avant de rejoindre le bord du lac, on peut voir l’église Santa Maria del Sasso, construite dans le style Renaissance, puis transformée plus tard en église baroque. Rien de tel qu’un arrêt dans l’un des cafés ou à l’une des terrasses ensoleillées de Morcote pour se reposer. Les palmiers, les gelaterie et les boutiques de spécialités nous donnent l’impression d’être dans un petit village italien.
Floraison hivernale N° 1262
Brè • TI

Floraison hivernale

En hiver, la localité de Brè est une belle terrasse ensoleillée. Si on effectue la randonnée sur le versant non exposé au foehn du nord, protégé par le Monte Boglia, on risque même d’avoir bien chaud. Depuis le stop du car postal «Brè paese» le chemin traverse le village jusqu’au parking de Brè. C’est ici que commence l’ascension du Monte Boglia, situé juste à la frontière entre la Suisse et l’Italie. De son sommet, si le temps est dégagé, on a une vue impressionnante sur le Sottoceneri et la plaine du Pô. Si le versant ensoleillé est déjà recouvert d’une neige généreuse, il vaut mieux contourner la montagne en passant par l’ouest, le long de la courbe de niveau. Sinon, le chemin de randonnée entretenu et bien balisé parcourt d’abord le versant sud, à travers une hêtraie clairsemée, où se dressent d’immenses et très vieux arbres isolés. Ces larges troncs auraient sûrement bien des choses à raconter ... Il se peut qu’un vent puissant balaye la crête et que l’on n’ait pas envie de rester longtemps sur le sommet dénudé. La descente en zigzags vers l’Alpe Bolla est courte mais raide. Sur le versant ombragé, la neige peut rendre la progression plus difficile. Et dire que les contrebandiers passaient par là, à la tombée de la nuit, chargés de marchandises! Aujourd’hui, les douaniers n’ont plus de raison de faire des rondes depuis l’Alpe Bolla. Après la descente raide, on parvient à Pian di Scagn, où le soleil réchauffe les pentes orientées vers le sud et où fleurissent de vigoureuses plantes vivaces, les ellébores noirs. La vue sur le massif du Mont Rose est splendide. En passant près de l’auberge de l’Alpe Bolla, fermée en hiver, on traverse la forêt de hêtres en suivant la courbe de niveau, puis on retourne à Brè en quittant l’ombre pour retrouver le soleil.
Les hauteurs du lac Majeur N° 1179
Locarno — Tenero • TI

Les hauteurs du lac Majeur

Les randonneurs ont le choix entre trois itinéraires pédestres pour se rendre de Locarno à Tenero. Le sentier bétonné des bords du lac est praticable toute l’année. Le chemin «Collina bassa», aménagé à mi-hauteur de la colline, passe en grande partie sur un revêtement dur, mais offre de beaux coups d’œil sur le lac. L’itinéraire de la «Collina alta», lui, se situe encore plus haut. Il surplombe par endroits les zones d’habitation et traverse de vastes forêts de châtaigniers. On peut le parcourir en hiver s’il n’est pas recouvert de neige et admirer la vue sur le lac Majeur lors de belles trouées entre les arbres. De la gare de Locarno, on se dirige vers la vieille ville pour bifurquer peu avant la Piazza Grande dans la Via delle Monache et entamer la montée. On rejoint rapidement le chemin de croix pavé qui monte à l’église de pèlerinage de Madonna del Sasso. De Monti della Trinità, un escalier gravit la pente et rejoint la forêt. Avant d’y pénétrer, on jette un coup d’œil derrière soi sur le vaste delta de la Maggia et les îles de Brissago. Le chemin naturel traverse sur un faible dénivelé la belle châtaigneraie, franchit un ruisseau et passe par plusieurs endroits où des bancs invitent à une halte. Au lieu-dit All’Eco, le chemin se rapproche de la limite de la zone d’habitation, longe des maisons puis monte vers la bifurcation de Ronco di Bosco. L’itinéraire se poursuit à plat, par de beaux chemins naturels, s’élève parfois par une route asphaltée, jusqu’à ce que l’on rejoigne le vieux pont de pierre en arc Pont del Sipp. C’est ici que commence la descente, tout d’abord agréable sur un chemin forestier, puis sur la pente un peu plus raide d’une petite route et enfin de manière encore plus abrupte, par des escaliers. En passant devant l’église paroissiale de San Bernardo, à Contra, on rejoint Fraccia, puis Tenero.
Les châteaux de Bellinzone N° 1284
Bellinzona • TI

Les châteaux de Bellinzone

Trois imposantes forteresses barraient autrefois la vallée de la rivière Tessin, près de Bellinzone, empêchant les assauts des Confédérés. Ces beaux témoins du Moyen Âge nous escortent le temps d’une balade dans le passé. Un sentier pédestre monte directement depuis la gare. En passant par-dessus les voies, on traverse par des chemins en escaliers le quartier de Daro avant de rejoindre, en longeant en partie la route, le château féérique de Montebello. Suivent alors des raccourcis vers Artore et le château de Sasso Corbaro. Un petit détour vers la terrasse panoramique du château s’impose si l’on veut admirer la vue magnifique sur Bellinzone et le château de Catelgrande sur son plateau rocheux au cœur de la ville. Après le Grotto dei Pacifici, on rejoint la bifurcation vers Pian Laghetto à travers des vignes et des vergers avant d’entrer dans une forêt d’essences mixtes où poussent des châtaigniers. Le chemin se poursuit dans une ravissante gorge. Voici tout à coup des murs de pierres détruits, des ruines de maisons mais aussi de plus grands bâtiments dans le village abandonné de Prada, dont le nom vient du latin prata (pré). A la fin du XVIe siècle, près de 40 familles y vivaient encore, mais la région connut la peste dite «de Borromeo» et le lieu fut abandonné. Dans la petite église rénovée, bien entretenue jusqu’à nos jours, plusieurs services ont lieu pendant l’année, notamment le premier dimanche du mois d’août, lors de la fête de Prada. On a découvert récemment des fresques du haut Moyen Âge dans le chœur de l’église. La descente vers Bellinzone, depuis Prada, passe par Scarpapè, en direction de Giubiasco. La vue est magnifique puisqu’on voit aussi bien Castelgrande que la plaine de Magadino et même le lac Majeur. Un dernier regard depuis le sud sur le château de Montebello et nous voilà de retour dans le présent.
D’un château à l’autre N° 1275
Bellinzona, Piazza Orico • TI

D’un château à l’autre

A l’heure actuelle, les trois châteaux de Bellinzone sont en bien meilleur état qu’ils ne l’ont jamais été au cours de leur longue histoire. Voilà cent ans encore, Castel Grande et les châteaux de Montebello et Sasso Corbaro étaient laissés à l’abandon et envahis par la végétation. Depuis 2000, les châteaux et la Murata figurent au patrimoine mondial de l’Unesco et brillent d’un nouvel éclat. La visite commence au pied de la Murata, cette longue muraille qui fermait la vallée, renforçant ce «verrou» naturel. Du Viale Portone, on accède à Castel Grande qui abrite un musée consacré à l’histoire de la ville et une exposition permanente. De là, un escalier descend vers la Piazza Collegiata que l’on traverse. De l’autre côté de la vallée, le chemin grimpe jusqu’au château de Montebello, dévoilant de jolis recoins au passage. Aujourd’hui, ce château est lui aussi entouré de gazon, ce qui le fait paraître plus monumental encore. On suit alors sur une courte distance la Via Artore. Au premier virage, on prend le sentier qui monte entre les vignes jusqu’au croisement avec une route goudronnée. La forteresse de Sasso Corbaro, prochaine étape, se dresse en contrebas. Elle a longtemps été une demeure seigneuriale avant d’être intégrée dans les fortifications de Bellinzone. Elle abrite aujourd’hui un restaurant. Le dispositif de défense de la ville a été érigé au XVe siècle pour fermer la vallée et contrôler les voies d’accès aux cols alpins. Les ducs de Milan voulaient avant tout éviter que les Confédérés ne puissent conquérir Bellinzone. Les châteaux ont résisté aux Confédérés, mais la roue a fini par tourner en faveur de ces derniers. Le sentier des châteaux n'est balisé qu'en partie de panneaux jaunes.
Une vallée bien cachée N° 1276
Loco, Paese — Intragna • TI

Une vallée bien cachée

Attention à ne pas manquer l’entrée dans la petite vallée latérale à partir d’Intragna. C’est derrière un épais manteau vert de châtaigniers que se cache la route qui déroule ses virages jusqu’au fond du Val Onsernone, un lieu retiré, apprécié d’hommes et femmes de lettres comme Alfred Andersch, Max Frisch et Aline Valangin et, de nos jours, de quelques marginaux, venant souvent du nord des Alpes. L’ancienne «mulattiera», la Via delle Vose, est encore plus profondément dissimulée dans la forêt, sur l’autre versant de la vallée. Les paysans ont parcouru ce sentier muletier depuis le Moyen Age pour apporter leurs marchandises au port d’Ascona ou au marché de Locarno. L’ancien chemin est richement pavé de larges pierres, de manière presque continue, mais aussi parfois bordé de murs ou de balustrades ouvragées. Ici et là, on peut voir de jolies petites chapelles. La Via delle Vose passe par les hameaux de Niva, Vosa di Dentro et Vosa, jusqu’à Pila. L’oeil averti reconnaît chemin faisant des témoins du passé, du paysage en terrasses aux anciens lavoirs. Le musée local, à Loco, se veut le gardien de l’histoire de la vallée et s’engage activement à ce titre. Il propose des promenades et des visites guidées sur l’histoire et la culture du lieu et exploite le moulin situé à la sortie du village. Peu avant d’arriver au moulin, le chemin tourne à gauche et descend vers la rivière Isorno, qu’un solide pont suspendu en acier surplombe. Sur l’autre versant, le sentier muletier s’élève en pente douce, en longeant la rivière, jusqu’à Pila. Là, à la sortie de la vallée, la vue porte jusqu’au lac Majeur. On voit aussi le clocher caractéristique de l’église d’Intragna. Pour s’éviter une dernière descente, on peut rejoindre le village au moyen du petit téléphérique.
Trois lacs dans la roche N° 1277
Rossboda, Grossalp — Bosco/Gurin • TI

Trois lacs dans la roche

C’est à son statut de site Walser que Bosco/Gurin doit sa célébrité. Les Walser pénétrèrent dans la vallée par le Guriner Furggu, il y bien sept siècles de cela, en provenance du Val Formazza italien et fondèrent le site qui est aujourd’hui le village le plus haut du Tessin. Le patrimoine Walser est préservé et mis en valeur pour les touristes. Il est intéressant de se balader dans le village soigneusement restauré, de jeter un coup d’œil dans le musée Walser ou de découvrir les témoignages historiques et culturels du lieu en lisant les dépliants conçus par l’association Vallemaggia Pietraviva. Ceux qui effectuent la randonnée en boucle vers les trois lacs en contrebas du Pizzo d’Orsalía peuvent constater l’aridité et la pauvreté des terrains que les Walser exploitèrent pourtant avec un certain succès. Ils résistèrent même à deux avalanches dévastatrices. De la station supérieure du télésiège au-dessus de la Grossalp, le chemin décrit un arc-de-cercle au-dessus des pâturages de montagne situés en amont de Bosco/Gurin. A la bifurcation vers Hendar Furggu, il faut suivre les panneaux indicateurs et poursuivre tout droit vers le Lago Poma. Le chemin raide monte le long d’un couloir pierreux pour rejoindre une impressionnante arène rocheuse. Derrière une barre de rochers située sous le Pizzo d’Orsalía se tapissent trois petits lacs. Celui du milieu, le Lago Melo, brille comme une perle sombre en raison de sa profondeur. Au niveau du troisième lac, le Lago Pero, le chemin bifurque pour rejoindre la vallée. Il passe près des bâtiments de l’Alp Wolfstaffel qui tombent en ruines, puis descend en pente raide à travers une forêt de mélèzes jusqu’à Bosco/Gurin.
Au cœur des vignes près de Chiasso N° 1278
Pedrinate • TI

Au cœur des vignes près de Chiasso

Qui dit vin et Tessin pense forcément au merlot. Ce cépage caractéristique recouvre environ 80% du vignoble tessinois de 1000 hectares, composé pour le reste de chardonnay et de gamaret. Le merlot est cultivé dans tout le canton. Dans sa partie située la plus au sud, le Mendrisiotto, les grappes bénéficient d’un climat chaud et d’un sol argileux lourd. Des vins souples et élégants y sont vinifiés. C’est derrière Chiasso, sur la colline de Penz, que pousse le merlot le plus méridional de Suisse. Le jeune vignoble autour des villages de Seseglio et de Pedrinate se découvre à l’occasion d’une randonnée en boucle variée. Elle débute à l’arrêt de bus de «Pedrinate Paese». En quittant le village, on monte vers la petite église de Santo Stefano, la construction historique la plus intéressante de la région, en traversant les vignes et en jetant un coup d’oeil sur les villages italiens voisins et les Alpes valaisannes. Une descente cahoteuse mène à Bresciano, où commence un chemin nouvellement aménagé qui mène à Seseglio et Moreggi. Ce Sentiero delle Guardie rappelle que des gardes-frontières parcouraient cet itinéraire pour lutter contre la contrebande. Ils étaient aidés dans leur tâche par la grande palissade en métal que l’on rejoint peu après le vignoble de Ca Nova. Cet ouvrage en fer et béton a vieilli mais reste impressionnant. Des clôtures électriques immobilisent aujourd’hui d’autres intrus: les sangliers qui menacent les vignes. A Moreggi, on rejoint le dernier site intéressant de la randonnée de montagne, le point le plus méridional de Suisse. Une statue d’Helvetia en bois et une jolie place de pique-nique invitent à la détente. Le retour à Pedrinate se fait par Laghetto. Il est conseillé d’effectuer la descente jusqu’à Chiasso.
Locarno, côté sud N° 1237
Madonna del Sasso • TI

Locarno, côté sud

Cette randonnée de montagne mène à près de 1000 mètres d’altitude. Elle offre donc un véritable panorama alpin. Toutefois, son point de départ se situe à proximité du point le plus bas de Suisse, le delta de la Maggia (env. 195 m. d’altitude). Depuis la station supérieure du funiculaire de Locarno-Madonna del Sasso, on traverse la localité d’Orselina dans de petites ruelles. Juste après le passage du ravin millénaire creusé par le ruisseau Rabissale, le chemin bifurque et monte par un sentier en escalier. A hauteur de Ronco di Bosco, on quitte la zone d’habitation pour plonger dans la forêt de châtaigniers recouvrant le flanc sud de la Cardada, la montagne de Locarno, jusqu’à une altitude de près de 1000 mètres. Le chemin devient lui aussi plus dur: les marches méticuleusement bétonnées laissent place à des dalles de granit irrégulières où s’entremêlent parfois des marches en bois. La montée est impressionnante et le randonneur prend rapidement de la hauteur. Le bassin du lac de Locarno réapparaît régulièrement entre les arbres. En 2016, ce chemin a été récompensé par le Prix Rando décerné par Suisse Rando. La vue entièrement dégagée depuis le petit village de Cordonico est encore plus saisissante: le regard embrasse le lac Majeur, les îles de Brissago ainsi que les sommets environnants. Un chemin panoramique étroit mais bien sécurisé longe sans grand dénivelé le flanc de la montagne et traverse quelques ruisseaux. On aperçoit régulièrement le lac avant d’atteindre San Bernardo où s’achève ce tronçon plat. Un magnifique chemin en escalier descend en d’innombrables virages. La pente est un peu moins raide qu’à la montée. Au niveau de All’Eco, on atteint la zone habitée d’Orselina. Puis on redescend jusqu’au point de départ.
Perles de couleur dans le Val Piora N° 1274
Stne Piora • TI

Perles de couleur dans le Val Piora

A l’évocation de Piora, les constructeurs du tunnel de base du Gothard ont la chair de poule: cette dépression formée de dolomie saccharoïde poreuse a bien failli empêcher la création de l’ouvrage du siècle, car le tunnel traverse cette couche de pierre instable. Par chance, après un examen plus poussé, les experts constatèrent que la dépression ne mettait pas le tunnel en péril. La construction put suivre son cours et dès décembre 2016, les trains fonceront sous la terre entre Erstfeld et Bodio. On voit cette pierre particulière en se rendant vers les lacs de Piora. Au Lago di Tom, la dolomie saccharoïde brille sous le soleil tessinois. L’itinéraire débute à la station supérieure du funiculaire de Ritom, l’un des plus raides d’Europe. On quitte rapidement les nombreux touristes pour monter sur une pente agréable au Rifugio Föisc, une cabane en libre-service, et vers le sommet surplombé d’une grande croix. La vue circulaire depuis le Föisc sur le Gothard, la Léventine, le Val Bedretto et le Val Piora et ses lacs est superbe, et le calme qui règne ici est apaisant. On descend en faisant une boucle vers le Lago Ritóm, pour longer sa rive droite, puis remonter vers le Lago di Tom. On peut faire une halte ici (la baignade est autorisée, mais à vos risques et périls) avant de descendre vers le hameau de Cadagno di Fuori et le Lago di Cadagno, le troisième lac de Piora. Entre Cadagno di Fuori et la Capanna Cadagno, un sentier bifurque à droite: il traverse une belle forêt de mélèzes, puis suit la rive gauche du Lago Ritóm jusqu’à son mur de barrage. Nous voilà non loin de la station supérieure du funiculaire de Ritom, où la randonnée prend fin. Le Lago Ritóm approvisionne en outre la ligne du Gothard en courant.
La montagne au bord du lac N° 1279
San Rocco — Museo doganale svizzero • TI

La montagne au bord du lac

Elle est étonnante à plus d’un égard, cette randonnée entre San Rocco et Cantine di Grandria. Le chemin de montagne au balisage blanc-rouge-blanc passe à une altitude de 270 mètres seulement, l’itinéraire agréable longe toujours la rive du lac de Lugano et en chemin, quatre grotti nous mettent l’eau à la bouche. Au bout du parcours, le Musée suisse des douanes invite à une visite. En cas de mauvais temps, le chemin est fermé en raison du risque de chutes de pierres. Le trajet pour y aller et le retour sont eux aussi originaux: il s’effectue sur l’eau, de et vers Lugano. Le bateau de tourisme qui circule de Lugano à Gandria nous amène au départ de la randonnée, San Rocco. D’ici, on peut partir directement en se perdant dans le lacis de ruelles ou prendre des forces au grotto. Après la première demi-heure, l’itinéraire devient nettement plus intéressant depuis Cantine di Caprino. Le chemin passe par le Grotto dei Pescatori et Landessa, puis par Cantine di Gandria. Impossible de se perdre, il n’y a pas de bifurcations. Quelques beaux sites se prêtent à un arrêt et offrent une vue superbe sur le lac d’un bleu profond et sur la rive opposée, où l’on voit le ravissant village de Gandria, le Monte Brè et le Monte Boglia. Après deux heures à peine, nous voilà à la frontière du pays et aux portes du Musée suisse des douanes. Dans ce bâtiment datant de 1835, on découvre la vie quotidienne des douaniers et l’histoire des douanes depuis la création de l’Etat fédéral en 1848. Les thèmes présentés vont de la contrebande à la protection des espèces et des biens culturels, en passant par les stupéfiants, la criminalité économique et la migration. Certains objets exposés, tels des bornes-frontières et des barrières historiques, sont d’un grand intérêt.
Sur la trace des sauriens N° 1280
Meride • TI

Sur la trace des sauriens

Le Monte San Giorgio, au sud de Lugano, dans le Mendrisiotto, a une très longue histoire. Il se trouvait en fait en Afrique puisqu’il y a 240 millions d’années, durant la période dite du Trias Moyen, il était situé à 20 degrés au nord de l’Equateur. Le climat y était subtropical, poissons, escargots, ammonites, coquillages et d’imposants reptiles tels que l’effrayant Ticinosuchus vivaient dans une vaste lagune protégée de la mer ouverte. Les conditions écologiques d’alors ont permis de préserver ces animaux et organismes sous la forme de fossiles. On a trouvé au Monte San Giorgio quelque 20 000 animaux et végétaux fossilisés, dont la plupart sont presque intacts. L’Unesco a d’ailleurs déclaré site du patrimoine mondial naturel ce gisement fossilifère du Trias moyen qui est le plus important au monde. Un sentier didactique permet de découvrir les secrets géologiques et paléontologiques du Monte San Giorgio. Le chemin, balisé de panneaux d’information en italien et en anglais, contourne la montagne densément boisée. Le départ a lieu dans le joli village de Meride, où se trouve le musée des fossiles qui présente les principales découvertes des fouilles faites au Monte San Giorgio. Après un premier parcours assez long dans la forêt, la vue sur le lac de Lugano et le sud de Tessin se dévoile d’abord à Serpiano puis, peu après, sur l’Alpe di Brusino. Par beau temps, on peut se restaurer et se désaltérer sur la terrasse d’un grotto, sous des châtaigniers séculaires. Le retour à Meride a lieu par Gaggio, Pozzo et Albertina. Le long du parcours, plusieurs chemins permettent de monter au sommet du Monte San Giorgio, d’où l’on a l’une des plus belles vues sur le sud du Tessin.
Entre Tamaro et Lema N° 1281
Alpe Foppa (Corte di Sopra) — Monte Lema • TI

Entre Tamaro et Lema

Le Monte Tamaro est un but d’excursion connu et apprécié. Il le doit à la chapelle Santa Maria degli Angeli qui y a été édifiée et à la longue et belle randonnée qui longe la crête jusqu’au Monte Lema. La chapelle, qui porte la signature du célèbre architecte tessinois Mario Botta, est le symbole de l’Alpe Foppa, où commence la randonnée vers le Monte Lema. Cette construction originale ressemble à un amphithéâtre: un viaduc de 65 mètres de long mène à une plateforme panoramique d’où l’on a une vue grandiose sur le sud du Tessin. La vue sera encore plus belle du sommet du Monte Tamaro, que l’on rejoint en deux petites heures de marche, sur une agréable route naturelle jusqu’à la Capanna Tamaro, puis sur un chemin de montagne bien aménagé mais pénible sur sa fin. A la Capanna Tamaro, on peut reprendre des forces en mangeant un gâteau maison. Jusqu’au Monte Lema, il n’y aura plus que deux buvettes, mais ni source, ni fontaine, sauf tout près du but. Rien à redire, par contre, au sujet de la vue. Elle porte sur le lac Majeur, le lac de Lugano, les Préalpes du sud du Tessin et les hauts sommets tessinois et valaisans. La marche entre le Monte Tamaro et le Monte Lema se fait sur la crête, à quelques interruptions près. Et pourtant, les dénivellations sont importantes car le chemin n’est pas plat et vers la fin, les montées et les descentes sont même pénibles. Jusqu’au Passo d’Agoria, le chemin ne présente aucune difficulté, mais ensuite, les choses se compliquent. Les passages difficiles sont cependant bien sécurisés et après cinq bonnes heures de marche, on rejoint le funiculaire du Monte Lema. En l’attendant, on s’octroie un repos bien mérité sur la terrasse du restaurant.
Magnifique paysage du col du Lukmanier N° 1170
Passo del Lucomagno — Acquacalda • TI

Magnifique paysage du col du Lukmanier

La montée entre le lac d’accumulation et le Passo dell’Uomo sur une ancienne route militaire cahoteuse est pénible, mais le reste de l’itinéraire est fantastique. Le col se situe sur une ligne de partage des eaux européenne. Vers le sud, l’eau coule dans la rivière Tessin puis dans l’Adriatique. Vers le nord, dans le Rhin et la mer du Nord. Nous suivons le cours d’eau en direction du Val Piora, mais tournons à gauche à la bifurcation suivante pour rejoindre un vaste haut-plateau. On voit alors apparaître la couronne de rochers clairs du Pizzo Columbe (ou Campanitt) entre le Passo delle Columbe et le Passo del Sole. Il est très surprenant qu’un sommet de calcaire soit situé dans une région dominée par le gneiss sombre et c’est une image spectaculaire que celle de ce Campanitt vu depuis le Passo del Sole, le point le plus élevé de la randonnée. Les pointes rocheuses crevassées s’élèvent dans le ciel, telles des clochers. L’endroit est idéal pour un arrêt prolongé. Sur le versant opposé, au Pizzo del Sole, vit un couple d’aigles que l’on verra peut-être tournoyer dans les airs. La descente vers Lareccio offre un magnifique coup d’œil sur le massif de l’Adula et son Rheinwaldhorn, le point culminant du Tessin. Au niveau de la limite de la forêt, très précisément à côté du premier grand mélèze, le chemin jouxte un abîme. C’est là le seul passage de la randonnée qui pourrait être dangereux. Au hameau de Lareccio, le chemin vers Acquacalda est signalé par l’indicateur «Riserva forestale». La descente raide à travers la forêt féérique, la Selva Secca, est le dernier moment fort de la randonnée. Au Centro Pro Natura Lucomagno, à Acquacalda, on profitera du soleil couchant sur la terrasse, avant de dormir à l’hôtel ou sous une yourte, car la région du col du Lukmanier est bien trop belle pour qu’on n’y passe qu’une journée.
Randonner et luger 3 N° 1087
Cancori • TI

Randonner et luger 3

Le Velogemel est à Grindelwald ce que le Bockerl est au Kerenzerberg et le Skitti à Nara, dans le Val Blenio, au Tessin. Le point commun de ces trois véhicules est qu’ils permettent tous de dévaler la montagne sur une piste de luge. Quoi de mieux pour faire sensation, surtout si l’on loue une luge Skitti pour une demi-journée, voire une journée entière. Le secret du Skitti, ce sont deux skis montés en parallèle, reliés par des barres transversales et surmontés d’un revêtement en polyéthylène. Cette construction originale se dirige à l’aide d’un levier qui règle la prise de carre des skis à gauche ou à droite. L’utilisateur, confortablement calé dans son siège, dispose également d’un frein qui lui permet de ralentir l’appareil si celui-ci venait à s’emballer. Avant de louer un Skitti dans la petite station de Nara pour profiter de la piste de luge de 5 km, une randonnée hivernale s’impose. Depuis la station intermédiaire du télésiège, un chemin panoramique mène, en moins d’une heure, jusqu’à l’alpage d’été de Pianezza. Tout au long du parcours, le randonneur profite de la vue sur l’Adula, le point culminant du Tessin, ainsi que sur le Val Blenio. De retour à la station intermédiaire de Nara, les randonneurs sont accueillis par Pierluigi Paganetti. L’inventeur, constructeur et moniteur de Skitti remet toujours ses luges en personne. Ce moniteur de ski a eu l’idée du Skitti en voulant prouver qu’on pouvait prendre des virages à skis en déplaçant son poids. C’était il y a plus de 30 ans. Aujourd’hui, les Skittis sont devenus la passion de ce Tessinois de 80 ans. Les personnes qui n’aiment pas cet engin pourront opter pour la luge traditionnelle de Davos. Une bonne heure et demie de marche conduit jusqu’au joli village de Leontica et l’église San Carlo di Negrentino. Si l’on préfère poursuivre le chemin à pied, on pourra s’engager sur la route d’alpage enneigée.
D’Olivone à Acquarossa N° 1160
Olivone — Acquarossa • TI

D’Olivone à Acquarossa

Entre Olivone et Acquarossa se trouve le Val Blenio qui s’étend presque parfaitement du nord au sud. Cela favorise l’exposition au soleil pendant toute l’année, notamment parce que la vallée n’est pas profonde mais plutôt large et douce sur presque toute sa longueur. Il arrive, certes, que la neige tombe jusqu’au fond de la vallée en hiver, mais elle ne tient jamais longtemps face au fort ensoleillement. On comprend donc pourquoi elle est également appelée «Valle del Sole». Le randonneur peut en tout cas bien profiter du soleil sur le Sentiero basso. Le chemin de la vallée, qui relie villages et hameaux, traverse les bois isolés et la prairie pleine de promesses. De nombreux bijoux architecturaux bordent l’itinéraire. À Olivone, on commence directement par longer les maisons de maître du XIXe siècle dans le quartier de Chiesa, qui entoure l’église du village. On parcourt ensuite un terrain ouvert et des forêts clairsemées pour atteindre le petit village de Ponte Aquilesco. La différence d’altitude est tout aussi divertissante que le terrain. Le sentier suit le plus souvent une légère descente, il y a cependant de courtes montées à franchir de temps en temps, plus ou moins au niveau du tronçon entre Aquila et Torre via Dangio. Les villas imposantes, les églises menues et les coquettes chapelles montrent clairement l’influence italienne sur la culture architecturale de la région. Depuis le versant situé derrière la chocolaterie désaffectée de Dangio, la vue sur la vallée est magnifique. Même pendant la période froide de l’année, sa végétation lui confère un aspect de fraîcheur. Dans les jardins, des palmiers et en toile de fond, les sommets enneigés: un heureux contraste! Les autres petites merveilles à voir en chemin sont le clocher de l’église romane de Torre, le charmant hameau de Grumo et les voies de communications historiques bien entretenues qui relient Lottigna à Acquarossa, terminus du circuit.
Dans une vallée escarpée N° 1084
Bignasco — San Carlo • TI

Dans une vallée escarpée

Dans un nuage d’écume, la Bavona trace son lit dans la vallée depuis les hauteurs du Basodino et traverse un étrange univers rocailleux. D’immenses blocs de roche se sont détachés, ensevelissant des maisons, et des crues ont détruit églises et hameaux. Jusqu’au XVIe siècle, les habitants ont affronté la violence des éléments, s’établissant dans ce cadre inhospitalier. Ils ont utilisé des blocs et des plaques de pierre pour construire les «splüi», des abris pour les animaux et les provisions, et aménager de petits jardins sur des dalles de roche. Plus tard, ils se sont mis à passer l’hiver à Bignasco et à Cavergno. Dès le mois de mai, ils remontaient dans les hameaux du Val Bavona pour y faire paître leurs troupeaux sur les alpages. Les refuges ont servi jusqu’au siècle passé. La route n’a été construite qu’en 1956. Sur le pont de Roseto, une inscription rappelle une des nombreuses crues. Fado et Sonlerto ont été plusieurs fois détruits par des glissements de terrain. En 1992, seules quelques maisons de Faedo ont été épargnées. Sonlerto est né sur les vestiges d’un glissement de terrain. Cette région sauvage s’offre aujourd’hui au randonneur comme un musée en plein air, avec ses refuges construits par les hommes. Désormais, les maisons servent d’hébergements de vacances. Et le chemin qui traverse les douze hameaux du Val Bavona et passe devant la chute d’eau de Foroglio est le même que celui qu’empruntent jusqu’à ce jour les processionnaires du premier dimanche du mois de mai. Il monte de Cavergno jusqu’à l’église de Gannariente. San Carlo est situé au bout de la vallée. D’ici, un téléphérique monte dans la région du glacier du Basodino. A peine quelques heures en bus et en remontée mécanique séparent les palmiers du lac Majeur des glaciers du Basodino.
Rochers dentelés et forêts dans le Val Colla TI N° 1108
Cimadera — Brè • TI

Rochers dentelés et forêts dans le Val Colla TI

Dans l’arrière-pays sauvage de Lugano sévissait autrefois une affreuse sorcière capable de faire se déchaîner la nature et d’effrayer tous les habitants des collines boisées. Les pauvres êtres épouvantés se terraient. Seule la reine des lièvres décida de tenir tête à la vieille. Elle convoqua toutes les créatures de la vallée à un conseil secret et leur annonça qu’elle allait partir bien loin, chercher de l’aide. Un an plus tard, elle était de retour, accompagnée d’un homme fort et grand… Le départ a lieu dans le joli village de montagne tessinois de Cimadera. Le chemin traverse un bosquet de bouleaux puis une forêt de hêtres aux troncs noueux qui éveillent l’imagination. On remplira sa gourde dans l’une des fontaines le long du chemin, car il n’y a plus de point d’eau plus haut. Si l’on doit effectuer un long trajet pour se rendre sur place, on dormira la veille à la Capanna Pairolo du SAT. Au-dessus de la cabane, une forêt enchantée, à la frontière avec l’Italie, entoure les roches de calcaire dentelées des Denti della Vecchia. Une foule de créatures gigantesques semble s’est installée sur la crête limitrophe. Dans cet étonnant paysage, la sorcière et ses humeurs ont laissé des marques fortes. Après avoir échappé à l’envoûtement des lieux, les randonneurs fatigués peuvent se reposer et se restaurer à la cabane Alpe Bolla, non loin de laquelle se dressent des hêtres d’un âge vénérable. Les mêmes arbres aux formes vivantes les accompagnent dans la descente vers Brè. Ce village paisible étant un lieu d’excursion apprécié, il peut parfois être bien fréquenté. Pour s’offrir une belle fin de randonnée et une vue dégagée sur la région de Lugano et son lac, on rejoindra en une demi-heure à pied le Monte Brè. Du «sommet le plus ensoleillé de Suisse», un funiculaire redescend dans la périphérie de Lugano, vers la civilisation.
Sur de hautes terrasses d'Italie N° 1059
Cannobio • EU

Sur de hautes terrasses d'Italie

L’itinéraire entre Cannobio et Cármine Superiore par le Monte Carza permet de remonter le temps. Pas au premier coup d’œil, puisque la randonnée séduit d’abord le marcheur par les vues superbes sur le lac Majeur, les belles forêts et les villages bâtis sur les hauteurs. Mais en y regardant de plus près, on voit qu’il s’agit aussi d’un voyage dans le passé. On observe partout les traces des nombreux paysans de montagne qui exploitaient autrefois les versants de manière intensive et qui, à partir des années 20, ont commencé à quitter les lieux pour des raisons économiques. Aujourd’hui recouvertes de végétation, ces terrasses destinées aux cultures ont marqué la montagne au même titre que les sentiers qui reliaient autrefois les villages entre eux et sont aujourd’hui de beaux chemins de randonnée. Les vieux canaux d’irrigation en pierre témoignent eux aussi du temps passé. Et c’est en effet dans une autre époque que l’on se sent transporté une fois que l’on est à Cármine Superiore. Le village n’a jamais été relié au réseau routier et les maisons ont été rénovées ces dernières années par les descendants des habitants et d’autres amoureux des vieilles pierres. Les ruelles du village construit autour de la demeure fortifiée d’une famille noble sont très pittoresques. L’église du village et ses fresques du XVe siècle méritent un arrêt prolongé. En cherchant bien, on peut même retrouver les traces d’un chapitre plus récent de l’histoire. Durant la Première Guerre mondiale, le Monte Carza faisait partie de la ligne de défense érigée par l’Italie pour se protéger des troupes austro-allemandes qui auraient pu passer par les cols suisses. Les marcheurs attentifs découvriront des vestiges de ces ouvrages défensifs.
Une porte dans la roche N° 1060
Induno-Olona, Via Porro 180 — Porto Ceresio • EU

Une porte dans la roche

Cette randonnée représente un double défi: le chemin n’est parfois pas facile à trouver et, si l’on n’est pas bien entraîné, les jambes en conserveront à coup sûr un souvenir douloureux. En effet, la montée est raide et l’eau qu’il faut emporter en quantité suffisante lorsqu’il fait chaud ne fait qu’alourdir le sac à dos. Les efforts physiques sont heureusement récompensés. Le début de l’itinéraire, qui se trouve près du Castello di Frascarolo, fermé au public, passe par une forêt où poussent de superbes châtaigniers, hêtres et chênes. Plus tard, sur la crête, une très belle vue s’ouvre sur les forêts alentour, la vallée et le lac du Lugano. Si le temps est dégagé, la vue porte encore plus loin. La maigre végétation présente avant et après le Monte San Bernardo et le Monte Minisfreddo, les deux sommets de l’itinéraire, est elle aussi intéressante. Le chemin serpente sur les prairies, entre les troncs d’arbres morts qui ne sont pas parvenus à se maintenir sur le terrain calcaire. Un peu plus loin sur le sentier, les marcheurs doivent se tenir à la corde en acier et aux chaînes. Et voici tout à coup l’Arco di Roccia, une porte qui s’est creusée dans la roche. Y passer est exaltant, on a l’impression de ressentir les forces de la tectonique et de la météorologie qui ont donné cette forme au rocher. Au pied d’une paroi rocheuse, on entame la descente. Attention, le chemin n’est pas bien balisé, il faut suivre d’abord l’indicateur Bisuschio, puis, plus loin, Pogliana. D’anciennes prises d’eau dans la forêt montrent que nous nous rapprochons de la civilisation. Voici bientôt les jardins du village endormi de Pogliana, d’où une route sinueuse descend dans la vallée. Une fois que l’on a rejoint la plaine, il s’agit de trouver les chemins à travers champs qui permettent de gagner le but de la randonnée, sur la rive du lac de Lugano.
Des lézards verts sous les châtaigniers N° 1014
Intragna — Tegna • TI

Des lézards verts sous les châtaigniers

A Intragna, où les lézards des murailles filent le long des murs des maisons et où des lauriers se tiennent dans des bacs à fleur devant les maisons, le fort soleil de mai diffuse une atmosphère presque méditerranéenne. Le clocher, visible de loin, trône au-dessus du village. Avec ses 70 mètres, il est le plus haut du Tessin. Après quelques minutes, le promeneur prend un chemin en dalles qui monte la pente boisée. D'impressionnantes fougères bordent le chemin. Ici pousse entre autres la fougère royale (aussi appelée osmonde royale ou fougère fleurie), qui atteint quasiment deux mètres. A presque chaque pas, le randonneur entend les bruissements des lézards des murailles dans les feuilles mortes. Parfois, le bruissement est nettement plus fort lorsque les lézards verts, un peu plus grands et lourds, se retirent. Le marcheur a l’occasion d'observer un de ces magnifiques lézards bleu-vert sur une pierre à plusieurs reprises. Dans la clairière de Ronconaia, la vue s'ouvre sur les chaînes de montagnes vertes et plissées de la vallée des Centovalli. Celle-ci n'a pas que 100 vallées latérales, comme son nom le suggère, mais 178. Autrefois, beaucoup d'habitants de cette région pauvre et sauvage devaient émigrer et travaillaient comme dockers à Livourne, comme ramoneurs ou couteliers dans d'autres villes italiennes. De nos jours aussi, nombreux sont ceux qui cherchent du travail à l'extérieur. Le chemin se poursuit, plus plat, à l'abri de puissants châtaigniers formant un toit ombragé agréable lorsqu'il fait chaud. Les randonneurs qui aimeraient encore se promener un peu longent la gargouillante rivière Melezza, jusqu'à ce qu'elle se jette dans la Maggia. Le lit de la rivière, qui semble surdimensionné, en direction du lac indique au promeneur que des quantités d'eau énormes coulent ici après de fortes précipitations.