Ce moment, les parents randonneurs en vacances l’attendaient avec impatience. Lassé par des années de balades sans dénivelé, leur enfant leur assène d’un ton déterminé: «La marche à plat, c’est pour les bébés. Moi, je veux de la montée, des sommets et des crêtes.» Le projet d’excursion au bord d’un bisse est jeté aux oubliettes; l’ascension du Mont Rouge s’impose rapidement comme alternative. En effet, cet itinéraire répond non seulement à toutes les exigences du bambin mais offre en bonus d’autres plaisirs: un sentier panoramique faisant face aux 4000 valaisans et à l’impressionnant barrage de la Grande Dixence, des «gouilles» dans lesquelles tremper ses pieds et admirer des amphibiens, ainsi que plusieurs terrasses conviviales où déguster une glace à l’arrivée. Sans oublier bien sûr la présence de la télécabine, qui permet de s’épargner – à la montée comme à la descente – près de 800 mètres de dénivelé entre Veysonnaz et Thyon. Bref, une randonnée familiale idéale pour autant que les enfants aient déjà le pied sûr.
L’itinéraire débute à la sortie de la télécabine. Il faut alors suivre les panneaux indicateurs en direction des Gouilles d’Essertze. Après un premier tronçon peu attractif au milieu des infrastructures de sports d’hiver, on s’engage sur le très beau sentier panoramique menant jusqu’aux petits lacs. Aussi bien la flore que la vue valent le détour. Revers de la médaille: peu de chances d’être seul sur cette partie de la randonnée. Il vaut la peine d’arriver aux «gouilles», plusieurs plans d’eau en enfilade, à l’heure du pique-nique, car ce site se prête particulièrement bien à une pause prolongée. Tritons et petites grenouilles, présents par dizaines, se disputent la vedette. Après le réconfort vient l’effort, en l’occurrence la montée, brève mais à pic, au sommet du Mont Rouge. Ce tronçon de chemin n'est pas indiqué sur la carte comme sentier de randonnée balisé, mais il est marqué sur le terrain. Un petit selfie familial puis on s’engage sur l’attractive mais étroite crête ramenant au sommet de la télécabine, en passant par le Mont Carré et la Tsermetta. La dernière descente, qui plonge droit sur les deux restaurants de Thyon, est malheureusement peu confortable.